Lettre au Conseil des Gouverneurs de l’Université du Nouveau-Brunswick

Le 24 mars 2016
 
Monsieur Brian Baxter
Président, Conseil des gouverneurs
Université du Nouveau-Brunswick 
C. P. 4400
Fredericton, NB  E3B 5A3
 
Monsieur,
 
Je souhaite vous entretenir, vous et vos collègues du Conseil des gouverneurs, d’une situation qui mérite votre intervention immédiate.
 
Le Union of Graduate Student Workers (UGSW), qui constitue la section locale 60550 de l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC), est à la table de négociation depuis décembre 2013 sans qu’on puisse entrevoir la fin des pourparlers. L’UGSW regroupe quelque 400 étudiants et étudiantes de cycle supérieur qui travaillent comme auxiliaires d’enseignement ou de recherche aux campus de Fredericton et de Saint John de l’Université du Nouveau-Brunswick (UNB).
 
Nos membres aiment le travail qu’ils font pour l’Université, son corps professoral, son corps étudiant et la communauté universitaire dans son ensemble. Ils contribuent considérablement à la réputation enviable de l’UNB parmi toutes les universités du Canada. Malheureusement, ils ne sont pas traités avec la dignité et le respect qu’ils méritent.
 
Certes, nous avons fait des gains appréciables à la table de négociation concernant diverses questions importantes, notamment la protection contre le harcèlement personnel et sexuel, la discrimination, l’abus de pouvoir, les représailles en cas de dénonciation et la violence en milieu de travail. Cependant, l’administration de l’Université refuse de bonifier davantage son offre pécuniaire.
 
Le 22 février dernier, l’Université a affiché dans son site Web  un tableau comparatif des salaires des auxiliaires d’enseignement syndiqués de l’UNB et de deux autres universités du Canada atlantique. Ces comparaisons sont certainement intéressantes, mais nous estimons que seules des comparaisons justes et raisonnables peuvent être véritablement utiles. Les deux universités choisies pour établir le tableau comparatif offrent à leurs étudiants auxiliaires 20 heures de travail par semaine, alors que l’UNB leur en offre 10. En outre, les droits de scolarité à ces deux universités sont moins élevés qu’à l’UNB. Ainsi, les étudiants auxiliaires de ces deux universités gagnent plus et payent moins pour leurs études que ceux de l’UNB. Selon cette comparaison, il y aurait donc peu d’avantage financier à fréquenter l’UNB. 
 
Il serait plus juste, à notre avis, de comparer les conditions de travail de nos membres à ceux d’auxiliaires d’autres universités canadiennes qui se trouvent elles aussi dans le haut du classement du magazine Maclean’s.
 
Comme vous le savez, l’UNB recrute ses étudiants et ses professeurs tant au Canada qu’à l’étranger, ce qui justifie des salaires concurrentiels à l’échelle nationale. Ce point a d’ailleurs été soulevé durant la récente grève et le lockout du corps professoral. Ainsi, s’ils comparent les droits de scolarité à l’UNB à ceux d’autres universités canadiennes, les étudiants diplômés verront qu’ils sont plus élevés et s’attendront à ce que les droits de scolarité, les frais accessoires et les droits différentiels pour étudiants étrangers augmentent.
 
L’offre actuelle d’une hausse salariale d’environ 8 % sur 8 ans est totalement déraisonnable et ne permettrait aucunement de rapprocher le salaire de nos membres de celui des auxiliaires d’enseignement et de recherche d’autres universités qui arrivent elles aussi dans les premiers rangs du classement des universités du pays, par exemple Carleton, Guelph, Simon Fraser et Waterloo. De plus, cette offre salariale ne permettra pas de suivre la hausse du coût de la vie que prévoit Statistique Canada, ni l’augmentation des dépenses que subiront les étudiants diplômés de la UNB. 
 
Nous savons que le Conseil des gouverneurs a approuvé un projet de recrutement de nouveaux étudiants à l’Université du Nouveau-Brunswick et alloué des ressources pour le réaliser. C’est louable comme initiative. Mais si les conditions de travail ne sont pas attrayantes, qu’est-ce qui inciterait les étudiants diplômés qui travaillent déjà à l’Université à y rester? Et pourquoi choisirait-on cet établissement plutôt qu’un autre?
 
Nous espérons que vous ferez preuve de leadership et que vous demanderez à votre Conseil de confier un nouveau mandat à l’administration de l’UNB. Une offre juste et raisonnable aurait peu de conséquences financières pour l’Université, mais soulagerait grandement nos membres. Elle aurait certainement des répercussions positives sur l’ensemble des étudiantes et étudiants diplômés de votre établissement.
 
Veuillez agréer, Monsieur, mes sincères salutations.
 
La vice-présidente exécutive régionale, AFPC – Atlantique,
 
 
 
Jeannie Baldwin
 
CC : Conseil des gouverneurs, Université du Nouveau-Brunswick