Lettre à la rédaction publiée dans The Guardian le 17 mai 2014
Quand les services sont réduits graduellement, on peut ne pas se rendre compte de ce qu’on a perdu jusqu’au jour oùon a besoin d’un service qui n’existe plus.
La plupart des gens pensent seulement aux services de l’Agence du revenu du Canada au moment de faire leur déclaration de revenus. Cette année, si vous êtes allés au Bureau des services fiscaux à Charlottetown, vous vous êtes frappés à une porte fermée puisque ce bureau n’existe plus depuis le 1er novembre 2012.
Dans un exercice de réduction graduelle, le gouvernement a en effet décidé de fermer notre bureau à Charlottetown à cette date, puis 21 autres bureaux au Canada par la suite. Au 1er novembre 2013, ces autres bureaux de l’ARC avaient également été fermés.
Ainsi, les contribuables ne peuvent plus aller dans un bureau de l’ARC pour se procurer un formulaire de déclaration de revenus, demander de l’aide en matière de fiscalité ou faire un paiement.
Des solutions de rechange ont été offertes. Vous voulez faire un paiement? Faites-le au moyen de vos services bancaires en ligne. Vous avez une question en matière de fiscalité? Visitez notre site Web ou appelez un numéro de téléphone sans frais. Vous n’avez pas de téléphone ni Internet? Aucun problème – allez à un bureau de Service Canada oùvous pourrez utiliser le téléphone ou un ordinateur. Vous voulez un formulaire de déclaration? Encore une fois, appelez un numéro sans frais ou allez à Service Canada.
Je sais que bien des personnes peuvent explorer un site Web du gouvernement ou appeler un numéro sans frais pour recevoir un service, mais je crois que la plupart des Canadiens et Canadiennes veulent pouvoir venir à l’un de nos bureaux et parler à une personne face à face. Quand nous soumettons des documents pour respecter un délai, nous voulons voir quelqu’un y tamponner la date de réception ou recevoir un reçu qui confirme qu’un paiement a été fait.
L’ARC a adopté un modèle de libre-service qui ne comprend pas de bureau oùon peut aller pour demander des renseignements, changer notre adresse postale ou encore obtenir une copie d’un formulaire T4 perdu pour pouvoir soumettre une déclaration de revenus.
À partir d’avril 2014, les changements vont encore un peu plus loin, car le gouvernement a décidé de privatiser l’entreposage des dossiers au lieu de maintenir cette fonction à l’interne. Ainsi, toutes les déclarations de revenus et la documentation qui y est annexée, par exemple les reçus pour soins médicaux, ne seront plus stockées par l’ARC.
Les documents qui doivent être entreposés contiennent des renseignements personnels qu’on ne voudrait pas voir tomber entre de mauvaises mains. En outre, le service d’entreposage des dossiers procurait des emplois bien rémunérés à des insulaires qui faisaient profiter leur localité et les entreprises locales de leur salaire.
Le Syndicat des employé-e-s de l’Impôt a lancé une campagne pour faire connaître les services publics que nous avons perdus et pour inviter les gens à demander à leur député qu’on revienne sur la décision d’éliminer les services de l’ARC au public. Comme contribuables, nous payons pour ces services et nous pensons que les Canadiens et Canadiennes méritent de pouvoir avoir des interactions en face à face avec l’ARC.
En outre, nos renseignements fiscaux personnels devraient être gardés par l’ARC et non confiés à une entreprise privée. Nous méritons mieux. Nous vous encourageons à communiquer avec votre député ou députée à ce sujet.
Dawn Hardy est la présidente de la section locale 90006 du Syndicat des employé-e-s de l’Impôt à Summerside.